Pac 2020 Redéfinir le projet agricole européen à 27
La conférence organisée par le Crédit Agricole et la FDSEA de la Marne s’est attachée à définir ce que devrait être la Pac 2020.
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« Le projet agricole européen n’avance pas, il s’effiloche », a déclaré Luc Vernet, cofondateur de Farm Europe (1) et animateur de la conférence organisée par le Crédit Agricole et la FDSEA de la Marne, le 4 septembre, à la foire de Châlons-en-Champagne sur le thème : « Quelle politique européenne pour répondre aux évolutions de notre agriculture ? »
Christiane Lambert, président de la FNSEA, Éric Andrieu, député européen et membre de la commission de l’agriculture et du développement rural au Parlement, et Jean-Christophe Roubin, directeur de l’agriculture du Crédit Agricole ont apporté leur vision.
Une multifonctionnalité à monnayer
Face à un budget que l’on veut encore réduire, Christiane Lambert et Éric Andrieu prônent de redéfinir à 27 le projet agricole européen, en prenant en compte la multifonctionnalité de l’agriculture, et pas simplement sa dimension environnementale.
« Cela permettrait de répondre aux attentes des citoyens, des consommateurs et des ONG. Mais cela ne peut pas se faire avec un budget en baisse, a précisé Christiane Lambert. Il faut miser sur la double performance économique et écologique de l’agriculture pour conserver le budget de la Pac, voire l’augmenter. »
« Nos concurrents internationaux dopent leur budget agricole. L’Europe ne peut pas se battre à armes égales si elle réduit le sien », a ajouté Éric Andrieu.
Une vision à long terme
« L’agriculture européenne a également besoin d’une vision à moyen et long terme, et pas d’une Pac modifiée tous les cinq ans, voire à mi-parcours, a estimé de son côté Jean-Christophe Roubin. C’est indispensable pour restaurer la stabilité et la confiance, et ainsi rester compétitif sur le plan international. Percevoir les aides en temps et en heure irait également dans ce sens. »
Les mêmes règles pour tous
Les distorsions de concurrence au sein de l’Union européenne ont été abordées. « Il nous faut des règles environnementales, fiscales et sociales claires et identiques pour tous les pays européens, a réclamé Christiane Lambert. La France doit arrêter de laver plus blanc que blanc en interdisant des pratiques qui sont autorisées de l’autre côté de la frontière. »
Pour Hervé Lapie, président de la FDSEA qui concluait les débats, « on ne construit pas un projet en interdisant des tas de pratiques aux agriculteurs. Un projet, c’est une ambition ! »
Chantal Urvoy(1) Think-tank (groupe de réflexion) qui se concentre sur les politiques ayant un impact sur les économies rurales notamment la Pac
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